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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 14:56

11e-dition-du-festival-du-film-de-turquie-de-

 

Le Festival du film de Turquie de Paris tiendra sa 11e édition du 5 au 13 avril 2014.

Les films qui seront présentés pour la première fois aux cinéphiles de Paris au cours du festival de cette année sont : « « Je ne suis pas lui » du réalisateur Tayfun Pirselimoğlu, « Yozgat Blues » de Mahmut Fazıl Coşkun, « La prunelle de mes yeux » de Hakkı Kurtuluş et Melik Saraçoğlu et « Tu illumines la nuit » d’Onur Ünlü, auprès des documentaires « Saroyanland » de Lusin Dink, « Jazz in Turkey » de Batu Akyol et « Mon enfant » de Can Candan.

« Meryem » d’Atalay Tasdiken, « Ton Histoire » de Tolga Örnek, « Ma tante est venue » d’Erhan Kozan, « Behzat Ç. Ankara brûle » de Serdar Akar, ainsi que le documentaire de l’artiste française Clarisse Hahn qui a eu un succès mondial, « Kurdish Lover », « Polluttin Paradise » et « Crossing the Bridge » de Fatih Akın sont aussi au rendez-vous au Festival du film de Turquie de Paris

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 14:27

 "De l’activité pastorale dans l’Est de la Turquie : Chronique d’une culture séculaire, entre logiques tribales, nationalismes et patrimonialisation "

tente nomade Michael

  

Patrimonialisation chez les populations de pasteurs et de pêcheurs en contexte musulman21 mars 2014, Collège de France,Salle de conférence de la rue d’Ulm, 3, rue d’Ulm 75005 Paris, Organisateurs : Anne-Marie Brisebarre et Yazid Ben Hounet

Résumé :

Dans cette intervention, il s’agira de confronter les pratiques pastorales des populations kurdes dans l’Est de la Turquie - culture millénaire - au processus de patrimonialisation actuellement à l’œuvre dans ce pays. La mise en  patrimoine des cultures pastorales anatoliennes est-elle pertinente ou seulement envisageable dans cette région ?

Les pratiques pastorales de l’Est de la Turquie se caractérisent, à l’instar des abris d’alpage, par une grande diversité due à la fois au contexte géographique, historique et social, mais aussi à l’arrivée récente de l’Etat-nation Turc et du nationalisme kurde, et dont la conséquence la plus marquante est la multiplication des appartenances identitaires. Nous assistons à une impossible standardisation de ces pratiques et une patrimonialisation tout autant hypothétique compte-tenu du jeu à somme nulle des forces en présence.

A travers trois exemples, la tribu kurde des Beritan, la tribu Turkmène des Sarikeçili et la Dengbêjî (chant traditionnel kurde), nous dessinerons les contours de trois mises en représentation des bergers anatoliens - celle des communautés pastorales, celles des nationalismes Turc ou Kurde, et celle les logiques internes au phénomène de patrimonialisation – et d’une problématique propre qui pourrait ouvrir un autre champs du possible, au delà de la fabrique patrimoniale, vers la reconnaissance d’un domaine pastoral.

 

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 14:12
  • L’Association DROM en collaboration avec Centre Karagöz organise un Stage de perfectionnement musical en Turquie, à Ayvalik, du 24 au 29 mars 2014.
    Stage conventionné par l'AFDAS !
    Contenu :
    La Turquie est l’une des composantes musicales les plus dynamiques du Proche-Orient. Les musiques, savantes ou populaires, influencent par leur vitalité les pays ou régions limitrophes.


Les intervenants de ce stage appartiennent aux principaux courants de la musique turque d’aujourd’hui : musiques tsigane, populaire et savante.
Intervenants :
Hasan Yarimdunya (clarinette)
Rustem Cembelli (percussions)
Elif Buse Dogan (chant)
Ergün Hepbildik (violon)
Necati Celik (oud)
Le stage sera divisé en trois temps : ateliers de pratique instrumentale, ateliers de jeu d’orchestre et temps de connaissance des musiques de Turquie.

Renseignements : tangi.leboulanger@drom-kba.eu // 09 65 16 71 21 - 06 77 45 34

Tangi Le Boulanger
Pôle International des Musiques Modales
Association DROM
au Quartz
60, rue du château - BP 91039
29210 Brest Cedex 1
+33 (0)9 65 16 71 21
+33 (0)6 77 45 34 91
www.drom-kba.eu

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 11:21

 

couv-voyage-au-coeur-de-la-Turquie.jpg

 

> communiqué de presse <

Nedim Gürsel

Voyage, au coeur de la Turquie

Photographies de Damien GUILLAUME

Éditions Empreinte Temps présent

208 pages, 61 photographies reproduites

20 x 20 cm

24,90 €

ISBN : 978-2-35614-065-4

Parution : octobre 2013

Un magnifique album pour découvrir, sous la plume du grand écrivain-voyageur turc, Nedim Gürsel,

avec les illustrations du photographe Damien Guillaume, un portrait méconnu de la Turquie.

Loin des plages touristiques et des hôtels de luxe, loin de la trépidante Istanbul, nous pénétrons au

coeur même de l’Anatolie secrète.

Cet ouvrage dévoile le riche passé, antique, byzantin, seldjoukide ou ottomans de ces immenses espaces.

Ici et là nous retrouvons la trace des peuples en migration qui, au fil des siècles, ont investi ce territoire.

Au témoignage archéologique, s’ajoutent celui de la littérature et celui des populations bigarrées qui

composent sa géographie.

La Turquie hors des sentiers battus. Un véritable voyage buissonnier…

Nedim Gürsel est directeur de recherche au C.N.R.S. et chargé de cours à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages traduits dans de nombreuses

langues.

Il a publié notamment La Turquie une idée neuve en Europe, Belle et rebelle, ma France et Retour dans les Balkans aux éditions Empreinte temps présent.

Il a récemment obtenu le prix Méditerranée pour son dernier roman L’ange rouge, paru aux éditions du Seuil.

Damien Guillaume est né en 1978 à Besançon. Photographe professionnel, ses oeuvres ont été exposées dans plusieurs capitales européennes. Il est représenté par l’agence Révélateur.

Il a publié notamment : Regards croisés, Besançon, nature intime du temps avec Nedim Gürsel, La Turquie biblique avec Sébastien de Courtois, Istanbul, les derniers artisans, avec Jean-Michel Belorgey.

> Relations presses / Denis Guillaume : empreint@aol.com / +33 (0)6 11 44 75 73

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 11:25

couvartisans

Il n’est qu’un tout petit nombre de villes dans le monde qui puissent prétendre à une forme d’éternité.

Istanbul est de celles-là.

Innombrables sont en effet, aux quatre coins de la ville, les gîtes où se tapit dans l’ombre une population de forgerons, de ferblantiers, de dinandiers, de corroyeurs, de bourreliers, de cordonniers, de tisserands, de luthiers, de menuisiers, de mécaniciens et de réparateurs de matériel en tout genre.

Damien Guillaume donne à voir l’envers du spectaculaire décor du Grand Bazar. Il nous montre des hommes au travail qui, dans l’accomplissement de cette tâche, ne participent d’aucun faste. Et si plusieurs de ses photos apparaissent incontestablement comme une sorte d’hymne aux charmes ambigus de la déréliction, toutes sont pour l’essentiel un hommage au travail humain, à une sorte d’humilité dans l’exécution de ce travail, dans la façon d’occuper l’espace et d’y assumer sa condition.

Pour célébrer ces hommes au travail, Damien Guillaume use de peu d’artifices mais sans se les interdire complètement : choix de coloriser ses clichés mais aussi goût pour les contre-jours, les contre-plongées, les approches obliques, les décentrements, les jeux de miroirs, avec leur cortège de reflets, d’irruptions lumineuses et d’obscurcissements, parfois surprenants.

Né en 1978 à Besançon, Damien Guillaume vit et travaille à Paris depuis 2007. Il travaille pour la presse, l’édition et la publicité.

Il développe également un travail d’auteur qui questionne principalement le corps, l’intime, l’espace et la mémoire.

Ses séries «Mythes décisifs», «Natures mortes» et «déréalisation» ont fait l’objet d’expositions en galeries ou lors de festivals photographiques, en France et à l’étranger.

Il est l’auteur des photographies de différents ouvrages dont La Turquie Biblique et Voyage au coeur de la Turquie.

Il est représenté par l’agence révélateur.

www.damienguillaume.com

> relations presse livre et exposition / olivierbourgoin@agencerevelateur.fr / +33 (0)6 63 77 93 68 <

> communiqué de presse < Damien Guillaume Istanbul  Les derniers artisans

Textes de Jean-Michel Belorgey

Préface de Ara Güler

Éditions Empreinte Temps présent

80 pages, 40 photographies reproduites

20 x 20 cm

19,90 €

ISBN : 978-2-35614-061-6

Parution : octobre 2013

Damien Guillaume

Istanbul

Les derniers artisans

© Damien Guillaume / agence révélateur © Damien Guillaume / agence révélateur

« En regardant ces photos, j’ai l’impression d’examiner une radiographie. Et je dé- couvre des gens, qui sont les miens, leur vie fait partie des fragments de ma vie. On dirait que ces photographies nous ont saisis à jamais. Des travailleurs, des ouvriers, des artisans s’offrent à nos yeux selon un ordre de composition bien pensé. L’oeil situé de l’autre côté de l’objectif est en quête d’une vision réaliste et il est porteur d’un regard prémonitoire. »

Extrait de la préface de Ara Güler

« J’ignore tout autant d’où [Damien Guillaume] tient le goût et la vive intuition que révèlent tout ensemble les images recueillies à cette occasion d’un climat humain très singulier. Mais je sais qu’il s’est produit là une ou plusieurs sortes de vraies rencontres. Car ce que Damien Guillaume donne à voir de l’envers du spectaculaire décor que l’un des plus anciens et des plus célèbres emporiums du monde persiste, en dépit des tremblements de terre, des incendies, des pillages, des occupations, des crises économiques, de la mondialisation, à proposer aux flâneurs qui le parcourent, n’a, et cela n’allait pas de soi, que peu de rapport avec l’imagerie que le Grand Bazar a inspiré aux graveurs et aux peintres de la grande époque ou même aux photographes et auteurs de cartes postales de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. [....] Il y est montré des hommes au travail. Qui, dans l’accomplissement de ce travail, ne participent d’aucun faste. Ni ceux du Grand Bazar, vers lequel leurs activités ne sont peut-être d’ailleurs pas exclusivement tournées. Ni ceux de l’artisanat à son époque de splendeur (car il y a bien dû en avoir une). Ni ceux de l’industrie tels que célébrés par les photographes de l’ethos industriel.

Extrait du texte de Jean-Michel Belorgey

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 11:29

Couv.Iles.jpg

> communiqué de presse <

Catherine Pinguet

Les îles des Princes

Un archipel au large d’Istanbul

Éditions Empreinte Temps présent

240 pages

14 x 21 cm

16,00 €

ISBN : 978-2-35614-062-3

Vient de paraître

L’archipel des Princes est formé de neuf îles, dont quatre sont habitées à l’année et quotidiennement

desservies par les ferries. Cinq autres, plus petites, sont désertes ou transformées en propriétés privées.

Selon le temps, clair ou brumeux, la direction des vents, elles apparaissent étonnement proches ou très

lointaines. Inaccessibles lors de tempêtes ou d’épais brouillard, elles sont provisoirement coupées du

monde.

Les Turcs les appellent simplement adalar (les îles), mais les Européens disent toujours îles des Princes.

Cet essai retrace l’histoire de ces îles radieuses et maudites, tour à tour lieu d’exil, de bannissements, de

retraites monacales, de villégiature pour les riches familles chrétiennes et juives, d’excursions loin de

l’effervescence stambouliote.

Cette histoire de l’archipel, passionnante, comme l’est souvent celle des mondes insulaires, conduit à

évoquer le cosmopolitisme d’antan et le départ successif des Grecs, longtemps majoritaires au large

d’Istanbul, mais aussi des Arméniens, des Juifs et des Levantins.

Les îlots fascinaient l’écrivain Sait Faik Abasıyanık. Parmi eux, la Plate et la Pointue furent le théâtre

d’événements si singuliers qu’ils ont, aujourd’hui encore, la réputation de porter malheur.

Catherine Pinguet, Docteur ès lettres, est chercheuse associée au Centre d’Études

Turques, Ottomanes, Balkaniques et Centrasiatiques (CNRS-EHESS). Elle a publié

notamment, La Folle sagesse au éditions du Cerf, Les chiens d’Istanbul aux éditions Bleu

autour, Istanbul, photographes et sultans 1840-1900 aux éditions CNRS.

> Relations presse / Denis Guillaume : empreint@aol.com / +33 (0)6 11 44 75 73

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 14:11
  • L’Association DROM en collaboration avec Centre Karagöz organise un Stage de perfectionnement musical en Turquie, à Ayvalik, du 24 au 29 mars 2014.
    Stage conventionné par l'AFDAS !
    Contenu :
    La Turquie est l’une des composantes musicales les plus dynamiques du Proche-Orient. Les musiques, savantes ou populaires, influencent par leur vitalité les pays ou régions limitrophes.


Les intervenants de ce stage appartiennent aux principaux courants de la musique turque d’aujourd’hui : musiques tsigane, populaire et savante.
Intervenants :
Hasan Yarimdunya (clarinette)
Rustem Cembelli (percussions)
Elif Buse Dogan (chant)
Ergün Hepbildik (violon)
Necati Celik (oud)
Le stage sera divisé en trois temps : ateliers de pratique instrumentale, ateliers de jeu d’orchestre et temps de connaissance des musiques de Turquie.

Renseignements : tangi.leboulanger@drom-kba.eu // 09 65 16 71 21 - 06 77 45 34

Tangi Le Boulanger
Pôle International des Musiques Modales
Association DROM
au Quartz
60, rue du château - BP 91039
29210 Brest Cedex 1
+33 (0)9 65 16 71 21
+33 (0)6 77 45 34 91
www.drom-kba.eu

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 11:28

Couv.Iles.jpg

> communiqué de presse <

Catherine Pinguet

Les îles des Princes

Un archipel au large d’Istanbul

Éditions Empreinte Temps présent

240 pages

14 x 21 cm

16,00 €

ISBN : 978-2-35614-062-3

Vient de paraître

L’archipel des Princes est formé de neuf îles, dont quatre sont habitées à l’année et quotidiennement

desservies par les ferries. Cinq autres, plus petites, sont désertes ou transformées en propriétés privées.

Selon le temps, clair ou brumeux, la direction des vents, elles apparaissent étonnement proches ou très

lointaines. Inaccessibles lors de tempêtes ou d’épais brouillard, elles sont provisoirement coupées du

monde.

Les Turcs les appellent simplement adalar (les îles), mais les Européens disent toujours îles des Princes.

Cet essai retrace l’histoire de ces îles radieuses et maudites, tour à tour lieu d’exil, de bannissements, de

retraites monacales, de villégiature pour les riches familles chrétiennes et juives, d’excursions loin de

l’effervescence stambouliote.

Cette histoire de l’archipel, passionnante, comme l’est souvent celle des mondes insulaires, conduit à

évoquer le cosmopolitisme d’antan et le départ successif des Grecs, longtemps majoritaires au large

d’Istanbul, mais aussi des Arméniens, des Juifs et des Levantins.

Les îlots fascinaient l’écrivain Sait Faik Abasıyanık. Parmi eux, la Plate et la Pointue furent le théâtre

d’événements si singuliers qu’ils ont, aujourd’hui encore, la réputation de porter malheur.

Catherine Pinguet, Docteur ès lettres, est chercheuse associée au Centre d’Études

Turques, Ottomanes, Balkaniques et Centrasiatiques (CNRS-EHESS). Elle a publié

notamment, La Folle sagesse au éditions du Cerf, Les chiens d’Istanbul aux éditions Bleu

autour, Istanbul, photographes et sultans 1840-1900 aux éditions CNRS.

> Relations presse / Denis Guillaume : empreint@aol.com / +33 (0)6 11 44 75 73

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 17:26

 "De l’activité pastorale dans l’Est de la Turquie : Chronique d’une culture séculaire, entre logiques tribales, nationalismes et patrimonialisation "

tente nomade Michael

  

Patrimonialisation chez les populations de pasteurs et de pêcheurs en contexte musulman21 mars 2014, Collège de France,Salle de conférence de la rue d’Ulm, 3, rue d’Ulm 75005 Paris, Organisateurs : Anne-Marie Brisebarre et Yazid Ben Hounet

Résumé :

Dans cette intervention, il s’agira de confronter les pratiques pastorales des populations kurdes dans l’Est de la Turquie - culture millénaire - au processus de patrimonialisation actuellement à l’œuvre dans ce pays. La mise en  patrimoine des cultures pastorales anatoliennes est-elle pertinente ou seulement envisageable dans cette région ?

Les pratiques pastorales de l’Est de la Turquie se caractérisent, à l’instar des abris d’alpage, par une grande diversité due à la fois au contexte géographique, historique et social, mais aussi à l’arrivée récente de l’Etat-nation Turc et du nationalisme kurde, et dont la conséquence la plus marquante est la multiplication des appartenances identitaires. Nous assistons à une impossible standardisation de ces pratiques et une patrimonialisation tout autant hypothétique compte-tenu du jeu à somme nulle des forces en présence.

A travers trois exemples, la tribu kurde des Beritan, la tribu Turkmène des Sarikeçili et la Dengbêjî (chant traditionnel kurde), nous dessinerons les contours de trois mises en représentation des bergers anatoliens - celle des communautés pastorales, celles des nationalismes Turc ou Kurde, et celle les logiques internes au phénomène de patrimonialisation – et d’une problématique propre qui pourrait ouvrir un autre champs du possible, au delà de la fabrique patrimoniale, vers la reconnaissance d’un domaine pastoral.

 

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 14:43

Le Figaro (France) no. 21630, jeudi 20 février 2014, p. LIT1 Le Figaro Littéraire

la chronique d’Etienne de Montéty

Avouons-le, nous n’étions pas retournés à Istanbul depuis la lecture de Loti, Aziyadé, et de Morand, dont la nouvelle s’appelle d’ailleurs « La Nuit de Constantinople » , c’est dire si ça date.

D’où notre surprise de plonger aujourd’hui dans une ville du XXIe siècle, peuplée de 15 millions d’habitants où l’on entend parler cinéma et DVD. En 2014, Istanbul n’est plus capitale de la Turquie, mais Orhan Pamuk, le Prix Nobel de littérature turc, la célèbre à l’envi.

Ce n’est pas à Ankara que pareille bonne fortune arriverait. Nous devons ce brusque voyage dans le temps, dans l’Istanbul contemporaine, à un jeune écrivain, qui n’est pas Prix Nobel, Sébastien de Courtois. Jusqu’ici, nous ne connaissions de lui que sa fine érudition portant sur les chrétiens d’Orient, qu’il suit depuis de nombreuses années, d’Ur jusqu’à Jérimadeth. Dans Un thé à Istanbul, le savant a accepté de se faire guide.

Il nous emmène à la poursuite des fantômes qui hantent la ville. Le premier d’entre eux est un de ses aïeuls qui y vécut il y a quelque cent ans, travaillant pour le compte de la banque ottomane. Grâce à l’Almanach impérial, sorte de bottin de la société de l’époque, l’auteur a retrouvé sa trace et son adresse : rue de Pologne. Et bientôt des bribes de son histoire. Il faudrait lire Un thé à Istanbul une carte de la ville en main.

Courtois n’est plus un touriste et pas encore complètement turc. C’est un flâneur, vaguement salarié. Où se trouve dans Galata la maison de Chénier ? Et Klod Farer Sokak, dans le quartier de Çemberlitas ? On aura reconnu dans ce nom d’artère l’écrivain Claude Farrère, qui chanta les nuits de la métropole et ses plaisirs fumeux. La promenade à laquelle nous convie Courtois est à la fois très dépaysante et très familière.

Il ne cherche pas le pittoresque (fidèle en cela à Loti), nous épargne l’Istanbul tour ; il semble attiré en priorité par le vivant : un café vaut non parce qu’il est conseillé dans Lonely Planet mais parce que l’auteur y retrouve des amis. Le quartier autour de Taksim est sans charme, mais c’est là que bat le cœur vigoureux de la ville, de récents événements l’ont prouvé.

Tant pis pour Péra, que chantèrent les voyageurs du début du XXe siècle. À l’inverse, bienvenue dans les îles des Princes, petit archipel au large dans la mer de Marmara, où il confesse qu’il s’ennuie : « Tout pays où je ne m’ennuie pas est un pays qui ne m’apprend rien » , disait déjà Camus. Bienvenue aussi à Sainte-Sophie, mais pas pour célébrer l’imposant chef-d’œuvre de l’art byzantin, envahi chaque jour par des milliers de touristes.

Courtois n’aspire qu’à s’y laisser enfermer pour la visiter à la lueur des bougies, comme un conquérant de la nuit. Un autre fantôme le hante, qui a le joli visage d’Esma, une jeune Turque nourrie aux sciences humaines quand lui se contente de croire fermement au génie du christianisme. Elle aimait bien le petit Français qui lisait Nerval à voix haute. Avec elle, il a arpenté la ville dont elle lui a ouvert bien des portes. Ils sont allés écouter le pianiste Fazil Say. Mais on apprend qu’Esma s’en est allée. Elle a laissé Courtois aux prises avec le hünzün, cette mélancolie subtilement mêlée de vent venu du Bosphore qui parcourt tout le livre et en fait tout le charme.

Un thé à Istanbul de Sébastien de Courtois, Le Passeur, 270 p., 18,50 eur. 

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